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SONEREZH UR VUHEZ

Dans une gare perdue au fin fond de l’Oural, le narrateur rencontre Aleseï ; pianiste promis autrefois à un brillant avenir, celui-ci a du abandonner sa vocation ; il conte au narrateur comment sa vie a été broyée.

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Référence 863207
Détails :
Éditeur : Mouladuriou Hor Yezh
Auteur / artiste(s) : Andreï Makine   
Genre Roman en breton
Nb de pages 110
Dimensions 11 x 18 cm
Parution 2023-11
EAN13 9782868632074
Également de : Andreï Makine

Ur paotr, hag a welan a-skerb, a zo en e goazez dirak ur piano lostek bras, ur valizenn nikelet he c’hornioù e-tal e gador. […] Fiñval a ra e vizied diwask war ar c’hlavier, ehanañ a reont, birvilhañ a reont, buanaat a reont o redadenn didrouz, taeriñ a reont en ur dec’hel kuit d’ar pimpêrlamm, klevet a reer ivinoù o stlakal ouzh koad ar stokelloù. A-daol-trumm, e kreizig-kreiz an todi mut-se e kouezh un dorn digabestr war ar c’hlavier hag e tifluk ur feskad notennoù. Gwelet a ran an den, lakaet sart gant an taol kleiz-se moarvat, o paouez gant e skeulennoù diheglev, o c’hoarzhin chuchumuchu, o sklokal evel ur c’hozhiad hag a vez o c’hoari ar c’hwil. […] A-greiz-holl e komprenan emañ o leñvañ.»

En un ti-gar kollet e-kreiz an Oural en em gavas an daneveller gant Aleseï, ur pianoour bet hag a gontas dezhañ e vuhez da vare Stalin. Yended hag emgarantez mab-den eo danvez ar romant-mañ, a gas ac’hanomp da bell-vro. Istor ur stourm eo, neket ouzh ur renad politikel, hogen ouzh distruj ar spered.

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Dans une gare perdue au fin fond de l’Oural, le narrateur rencontre Aleseï ; pianiste promis autrefois à un brillant avenir, celui-ci a du abandonner sa vocation ; il conte au narrateur comment sa vie a été broyée. La froideur et l’égoïsme sont au cœur de ce roman qui emmène le lecteur dans la Russie de Staline. Ce livre est l’histoire d’un combat, non pas contre un régime politique, mais contre la destruction de l’âme.

« Un homme, que je vois de profil, est assis devant un grand piano à queue, une valise aux angles nickelés posée près de sa chaise. [...] Il a des doigts qui n'ont rien à voir avec les doigts d'un musicien. De grosses phalanges rudes, bosselées, couvertes de rides brunies. Ces doigts se déplacent sur le clavier sans appuyer, marquent des pauses, s'animent, accélèrent leur course silencieuse, s'emportent dans une fuite fiévreuse, on entend le claquement des ongles sur le bois des touches. Soudain, au plus fort de ce vacarme muet, une main, ne se maîtrisant plus, s'abat sur le clavier, une gerbe de notes fuse. Je vois que l'homme, amusé sans doute par cette maladresse, interrompt ses gammes inaudibles et se met à pousser de petits rires chuchotés, des petits gloussements de vieillard espiègle. [...] Tout à coup, je comprends qu'il pleure. »